Baby Face, la gâchette silencieuse des Warriors

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Une gueule de gamin (une serveuse ne l’avait pas reconnu dans un bar, elle lui a demandé sa carte d’identité), un shoot diablement efficace, nous avons rendez-vous pour un nouveau portrait avec Stephen Curry, numéro 30, meneur des Golden State Warriors, dont la progression est fulgurante en ce début de saison.

Né le 14 mars 1988 à Akron (Ohio), comme LeBron James,  Steph (1,91 m, 84 kg) est le fils de l’ancien joueur NBA Dell Curry et frère de l’actuel joueur des Blue Devils Seth,  qui évolue à Duke. Le basket, c’est donc une affaire de famille chez les Curry.

Il fait une carrière universitaire brillante à Davidson College. En trois ans, il réussit à atteindre des moyennes de 25,3 points (moyenne conséquente en championnat universitaire), 4,5 rebonds et 3,7 passes par match avec une qualité de shoot prometteuse pour sa future carrière NBA. Il se présente à la draft 2009, mais son physique frêle rebute quelque peu les recruteurs, et l’empêche de viser les hautes sphères de la draft. Il est finalement drafté en 7e position par les Warriors de Golden State. A Oakland, il justifie ses prédispositions en réalisant une excellente saison Rookie (17.5 pts, 5.9 passes et 4.5 rebonds à 46% dont 43% derrière l’arc). Golden State étant en reconstruction, les clés de la maison lui sont confiées, et les fans voient en lui le futur leader de l’équipe pour retrouver les playoffs.

Il améliore encore ses pourcentages lors de sa deuxième saison, et passe la barre des 18 points de moyenne, les observateurs s’étonnent de la justesse de ce meneur et de la pureté de son shoot qui rappelle son père. Néanmoins, son physique lui joue des tours, puisque sa cheville le fait souffrir. Il choisit donc l’opération à deux reprises, et voit donc sa troisième année perturbée par les blessures (12 entorses à la cheville droite en 2 ans). Steph doit donc faire preuve d’un mental d’acier pour revenir lors de la saison 2012-2013, les Warriors lui font toujours confiance et prient pour que cette année soit la bonne pour leur meneur et pour toute l’équipe, afin d’être au rendez-vous en post-season. Aux côtés de Klay Thompson et David Lee, Stephen se régale. Enfin en bonne santé physique, il rentre des shoots assassins à longue distance (d’où son surnom « Baby Face Killer », et voit ses pourcentages passer à 50 % ! De plus, l’effectif des Warriors gagnant en qualité offensive, le coach Mark Jackson tente des choses qui fonctionnent, à savoir décaler Curry à l’arrière sur certaines séquences, pour former avec le shooteur fou Klay Thompson, les « Splash Brothers ». Cela force les défenses à s’écarter à l’extrême, sous peine de sanction prenant la forme d’un tir primé. Il termine cette saison avec 22,9 points de moyenne, et bat son record de points avec 54 points contre New York.

Il confirme son potentiel immense longue distance, en battant le record de tirs à trois points inscrits lors d’une saison qui était détenu par Ray Allen, avec 272 tirs réussis pour 600 tentés soit un excellent 45,5% d’adresse. Les Warriors retrouvent donc les playoffs, grâce à leur 6ème place et parviennent à passer un tour en éliminant les Denver Nuggets avec un Stephen Curry de gala. L’obstacle Spurs est trop important au tour suivant, mais ils prennent date pour l’avenir. Une excellente saison 2013-2014 à 24 points et 8,5 passes de moyenne le propulse enfin au All-Star Game et dans la deuxième meilleure équipe NBA à la fin de la saison. Ils terminent une nouvelle fois à la 6ème place, et après une série épique face aux Los Angeles Clippers, ils s’inclinent 4-3 au premier tour.

Golden State a très bien débuté la nouvelle saison avec 8 victoires pour 2 défaites, Curry tourne déjà à 24,8 pts et 7,7 passes, c’est aussi le meilleur intercepteur de la ligue. Avec un effectif solide et un nouveau coach et ancien shooteur de qualité supèrieure : Steve Kerr, cette année sera peut-être enfin la bonne pour les Warriors, dans le sillage d’un Steph Curry, sur-motivé par sa médaille d’or décrochée aux Championnats du Monde 2014 avec Team USA.

Pour moi, c’est un des meilleurs meneurs NBA tout simplement, ses qualités de tir et son aisance aux dribbles n’ont que très peu d’équivalents à son poste. Un des shooteurs les plus dangereux de la ligue, il reste cependant perfectible dans ses prises de décision en attaque et la défense en un contre un ; en effet, il manque d’explosivité pour attaquer régulièrement le cercle. On peut critiquer sa gestion, il a plus la mentalité d’un scoreur, alors que s’il veut faire passer un palier aux Warriors, il doit rendre les autres meilleurs.

Steph n’a que 26 ans, il possède déjà des statistiques impressionnantes et ne cesse de s’améliorer, sa place au All-Star Game 2015 devrait être incontournable, à lui désormais de gommer ses défauts tout en gardant un shoot exceptionnel, et il deviendra tout simplement le numéro 1 à son poste, à moins qu’il ne le soit déjà ? Il souffre d’un manque de notoriété comparé à Chris Paul, Russell Westbrook, Damian Lillard, Kyrie Irving et j’en passe, pourtant il est actuellement le seul à faire partir du top 5 au scoring ainsi qu’aux assists !

 

 

8 commentaires

  1. Article très complet. Je suis tombé sur ce blog au hasard, et cela rassure de voir des articles comme ça. L’auteur nous cite de nombreuses statistiques sur l’ascension de cet excellent joueur NBA et ça, contrairement aux articles superficiels rédigés pour faire le « buzz » dans l’Equipe, et bah ça nous fait plaisir !

  2. Je ne connais pas grand chose au basket mais l’article me parait assez complet,( avec beaucoup de statistiques) cela doit ravir les connaisseurs de ce sport

  3. Grand fan de Steph’ Curry, j’apprécie vraiment cet article, je vois bien Curry (avec Anthony Davis (idée d’article encore ;)) jouer le titre de MVP cette année.

    1. Merci beaucoup Pe ça fait plaisir! Moi aussi j’espère vraiment qu’on aura un autre MVP que Durant ou LeBron et c’est bien parti! Pourvu que Golden State continue de truster les sommets avec un Curry de gala pour croire à cette récompense 😉

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